tour de l'Ile de France 03 : Conflans-Maisons Laffitte

Publié le par Maëlle

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C'est sous les bons auspices d'une journée ensoleillée que s'est poursuivi mon petit tour de l'Ile de France entre marche et patrimoine. Au programme côté marche la forêt de Saint Germain et l'étang du Corra, et coté patrimoine le monde de la batellerie et un château qui fut en son temps bien novateur.

 

date de l'étape : mercredi 10 août 2011, en petit groupe cette fois. Nous étions 4 car j'avais proposé la sortie sur OVS.

Point de départ : la gare de Conflans Sainte Honorine , zone 5

Point de retour : la gare de Maisons Laffitte.

Outil : cette étape ne fait pas partie du circuit proposé par le livre de Max Vincent, qui part de Conflans pour aller directement à Poissy. J'avais donc uniquement la carte  2214 ET.

Difficulté : une dizaine de kilomètres. Pas de dénivelé.

 

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A Conflans Sainte Honorine

Le musée de la batellerie

 

Après une bonne petite marche de mise en jambe le long des quais de la Seine, direction le château du Prieuré. Construit à la fin du XIeme, transformé en style renaissance par la suite, il abrite aujourd'hui les collections du musée de la batellerie, c'est à dire de tout ce qui touche à la navigation sur les fleuves et canaux.

 

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le Prieuré

 

Cette visite fut vraiment des plus intéressantes car on y apprend beaucoup de choses sans fatiguer grace aux très nombreuses maquettes. En vrac et de façon non exhaustive : la traction par l'homme, l'animal ou les véhicules. Le fonctionnement des canaux, des écluses, des ascenseurs (ainsi la taille et forme d'une péniche dépend des ascenseurs qu'elle empruntera ! ).  On y découvre au fil des siècles l'évolution des techniques et l'inventivité des concepteurs !

 

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Ici le Rougaillon qui est un toueur sur chaine mu par un manège à huit chevaux : canal de saint Martin de 1863 à1874. Ce fut remplacé par la vapeur puis par des toueurs électriques ( qui fonctionnent encore de nos jours)

 

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ici l'aquamoteur du Pont Neuf. Système qui permettait d'utiliser la force de l'eau pour remonter le courant.

 

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Les maquettes permettent aussi de voir le travail en amont et les marchandises transportées. Il a même existé des transporteurs " jetables" ! incapable de faire plus d'un voyage car ils n'auraient pu remonter le courant, ils étaient eux même de la matière première en étant démontés à leur arrivée.

 

Le musée comprend également des collections de peintures, des sculptures et de nombreux objets. Une cour intérieure présente même des parties de péniches :

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avec en arrière plan  : l'Eglise Saint Maclou

 

L'Eglise Saint Maclou


Cette toute petite église représente fort bien sa ville. Nommée comme d'autres dans la région en l'honneur de Saint Maclou ( un missionnaire anglais du 6ème siècle et de son vrai nom Mac Low ), elle possède la chasse des reliques de Sainte Honorine qui donna son nom à la ville. La chapelle étant malheureusement en travaux nous n'avons pas pu la voir. Enfin les voutes ne sont pas des ogives de pierre mais témoignent plutôt de l'importance de la navigation pour conflans par le biais d'une voute en bois imitant à la perfection une coque de bateau retourné. Bon malheureusement ma photo est ratée !

Allez, je n'allais tout de même pas rater les vitraux, ça ce n'est pas possible !

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La marche

 

Il s'agissait donc de rejoindre la forêt de Saint Germain en suivant la ceinture verte de l'ile de france. Peu intéressante sur ce tronçon nous l'avons écourté en traversant un champ ! Contrairement a une rando précédente cette fois je savais où se trouve les rares entrées du mur d'enceinte datant de louis XIV. On pénétre dans la forêt au niveau du bel étang du Corra.

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Cet étang est une ancienne sablière et atteint une profondeur de 8,5mètres au centre. Ce plan d'eau est alimenté par de nombreuses infiltrations en provenance du plateau de Saint Germain. Un conduit vers la Seine permet de le réguler.

 

La traversée du nord de la forêt de saint Germain, se fit un peu au jugé, sur ses pistes cavalières ou non, mais issues des ancien désirs de chasse de François 1er.

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Près de Maisons Laffitte, la forêt se dote de quelques bosses bien apréciées des vttistes.

 

Maisons Laffitte :

Après la traversée de l'ancien parc du château devenu un quartier résidentiel de luxe, nous avons fini cette belle journée par la visite du château de Maisons.

 

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Ce château boudé des touristes est pourtant bien intéressant. Son élaboration fut confiée en 1636 à l'architecte François Mansart qui y fit preuve d'ingéniosité, de nouveauté, voire même d'un génie tombé depuis dans l'oubli. Pour deux raisons : la première fut que son style fit école, qu'il fut par la suite si imité que de nos jours son oeuvre ne parait plus du tout originale. La seconde est que son nom fut éclipsé par son neveu Jules Hardouin-Mansart qui construit par la suite le château de Versailles et à qui on attribue souvent par erreur le château de Maisons. 

Le château est construit sur la base d'une symétrie en apparence parfaite, mais avec une particularité : l'escalier n'est pas au centre. Le centre offre un couloir qui permet un axe de vue sur l'extérieur traversant le château. L'escalier est décalé sur le côté (le côté des appartements des femmes, on n'allait tout de même pas réduire l'espace vital masculin!). Et quel escalier ! Encore aujourd'hui il est difficile de comprendre comment il peut bien tenir car il ne possède ni mur ni pilier de soutien (d'ailleurs même les spécialistes contemporains ne semblent pas le savoir).

 

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François Mansart avait également le désir de lumière, de clarté et refusa d'altérer son architecture par l'ajout de peintures murales. L'escalier d'honneur est ainsi composé de quatre volées suspendues autour d'un jour central. Il est surmonté d'une coupole, orné de pilastres ioniques et de groupes d'angelots représantant la musique et le chant, les sciences et les arts, la paix et la guerre, l'amour et l'hymen.

 

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ici l'amour et l'hymen

 

Ce désir de clarté se retrouve dans la plupart des salles. Ici par exemple le vestibule orné de colonnes doriques et aux angles de 4 aigles. Pourquoi des aigles ? Parce que le chateau et les terres appartenaient à la famille Longueil... et l'aigle a l'oeil perçant, donc "long".

 

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L'étage était destiné au Roi et à la Reine. La décoration est donc plus riche et vive en couleur mais Mansart a tout de même réussi à ne jamais laisser peindre les plafonds. Il est à noter que le désir des Longueil de voir le roi chassant dans la forêt venir loger chez eux, ne fut pas vraiment exaucé. Il n'y passa en tout et pour tout qu'une nuit. C'est peu pour tout un étage!

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la salle de bal avec un astucieux trompe l'oeil (il n'y a pas de miroir de ce côté) permettant au roi de participer tout en étant isolé. La barrière se retire car la salle de bal  fut tout de même utilisée par les propriétaires, roi présent ou pas.

 

Au nombre des autres particularités et prouesses architecturales on citera : la dizaine d'escaliers de service totalement cachés dans les murs ainsi que la réalisation de terrasses sur les toits ! Enfin, le "sous sol" astucieusement caché par le dénivelé des douves, comprend cependant des fenêtres en suffisance pour permette au personnel d'avoir de l'éclairage pour travailler. C'est là que se trouvaient notamment les cuisines.

 

Aujourd'hui le niveau abrite une collection de documents, photos et explications sur les chevaux en général (il y a même une table d'opération ! ) et le monde hippique en particulier . Ce n'est pas incongru puisque tout cela fait partie du patrimoine de la ville et du château depuis que les courses  furent introduites par le banquier Jacques Laffitte au 19ème.

 

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Ainsi se termine cette étape, à bientôt pour de nouvelles découvertes !   (le 24 août si la météo le permet)

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